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LE COMMUNISME
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LE COMMUNISME
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8 avril 2006

TSUNAMI

Tsunami: phénomène naturel, catastrophe sociale!
* * *

Suite au tsunami qui a submergé fin 2004 une partie des côtes asiatiques, la bourgeoisie a chanté sur tous les tons que les 300.000 morts et 500.000 blessés étaient à mettre au compte d’une “catastrophe naturelle”, tout en se dépêchant de quadriller militairement et humanitairement toute la zone pour réprimer toute attaque de la propriété privée et en mobilisant parallèlement ses médias dans une vaste entreprise de pleurnicherie. Pour nous, ces morts, ces blessés, les millions de prolétaires brutalement dépossédés du peu qu’ils avaient et, enfin, toute la campagne bourgeoise qui a suivi mettent une fois de plus en lumière l’inhumanité du monde de l’argent.

Cette gigantesque campagne de la bourgeoisie, aux quatre coins de la terre, s’appuie sur et renforce cette idée imbécile que la “nature” est hostile à l’homme, une conception fondée sur la séparation de l’homme avec sa communauté réelle, avec son humanité, avec ses moyens de vie et liée à l’obligation d’aller vendre sa force de travail contre un salaire, véritable source de sa séparation d’avec la “nature”.

Non, c’est ce système basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme, sur la course aux profits à tout prix, qui est seul responsable de la transformation d’un phénomène terrestre (avec ses risques connus) en une catastrophe sociale, capitaliste, comme ce fut le cas, entre autres, à Kobe en 1995, en Turquie en 1999 et en Iran en 2003 (1).

L’odieux spectacle de la charité a crevé l’audimat, et le citoyen moyen s’est tartiné d’une nouvelle couche de bonne conscience. Et pour pas cher, car les dons annoncés ne sont que des promesses, comme lors des veilles d’élections. On sait qu’un dixième du fric promis arrive… tout le monde s’en fout, du moment que les records sont battus, à la télé. The show must go on...

Par contre, les grosses entreprises qui cornaquent les ONG ont poussé un peu plus leur très réaliste pion. Handicap International roule pour Vivendi, Action contre la faim pour Elf, etc. La guerre commerciale ne prend pas de vacances! Comme le dit sans vergogne un expert en management non gouvernemental: “L’aide humanitaire présente aujourd’hui un intérêt stratégique. C’est une tête de pont pour les entreprises… Les ONG font, en quelque sorte, du repérage...”

“Humanitaire” rime toujours avec “militaires” et dans les multiples guerres dans lesquelles ces derniers sont engagés, ils ne font finalement que s’entraîner à jeter des kits de survie du haut des hélicoptères de combat. Un jour une bombe, un autre une caisse de vivres… pourvu qu’ils ne se trompent pas! En tout cas, ils étaient bien là, les braves soldats, à défendre la propriété privée, main dans la main avec leurs frères humanitaires, pour réprimer les rares tentatives de pillages de quelques rescapés affamés. Mais LE danger serait-il que notre classe réagisse avec ses propres armes? Sinon pourquoi “ce plus grand déploiement militaire de l’histoire moderne dans un contexte non conflictuel”, comme dit un journaflic?

Voilà le centre de la question. Si le tsunami a produit un tel déploiement militaire, une telle campagne de charité, un tel encadrement humanitaire, c’est bien parce que la bourgeoisie a peur d’un nouvel assaut du prolétariat contre ce nouvel assaut de la misère. La bourgeoisie a peur de la généralisation des pillages et du fait qu’en Europe, les prolétaires pourraient se reconnaître dans ces pillages et faire de même plutôt que de suivre les campagnes télévisées et de donner quelques euros.

Les industriels du tourisme, eux, font tout pour cacher leur inquiétude. Il est vrai que leurs profits dans la région, pour l’année 2002, s’élevaient à 57 milliards de dollars. Il paraîtrait même que le marché asiatique n’a pas dit son dernier mot. Et de prévoir une relance aussitôt que “les touristes” auront oublié. Ne doutons pas que ce soit déjà fait. Ces gens-là, dans leur propre pays, oublient tous les jours leur condition de vie odieuse, leur humiliation quotidienne, leur entassement dans les villes polluées, leur retour exténué à la maison et les dettes, les maladies, les accidents, les enfants qu’on ne comprend pas… Ils oublient leur humanité. Et l’on pourra bientôt les voir se prélasser, après une année de dur labeur, le long de ces mêmes plages redevenues paradisiaques et toujours aussi artificielles (sable importé!), se refaire une santé et tenter, vaille que vaille, de reconstruire leur force de travail malmenée par les cadences toujours plus infernales…

Non, le tsunami n’est pas catastrophique du point de vue du capital. Une reconstruction se profile, des marchés vont se disputer, des capitaux vont être investis, des prolétaires seront exploités et de la plus-value engrangée.

Et puis globalement, l’Etat a réussi à redorer l’idéologie d’une société sans classes sociales aux intérêts antagoniques. Cette providentielle et spectaculaire Union Sacrée entre “blancs et jaunes”, “musulmans et chrétiens”, “riches et pauvres”, “téléspectateurs et victimes”... est directement dirigée contre notre classe et contre ses réactions autonomes face à cette énième catastrophe sociale. La déferlante de charité télévisée ne peut se mettre en branle que si le citoyen atomisé est à son poste et la victime maintenue comme victime. Oui, cette charité est directement dirigée contre toute forme de solidarité prolétarienne, de reconnaissance par tous les prolétaires occidentaux, africains, etc., d’être accablés par la même misère fondamentale que leurs frères en Asie. Avec ou sans raz-de-marée, l’Etat dépossède, tue, pleurniche des larmes de crocodile sur le sort de ses propres victimes avant de réclamer son tribut de plus belle. L’Etat doit plus que jamais garder partout le monopole de la force et le contrôle sur les moyens de survie.

La Sainte Alliance entre cohortes humanitaires et militaires, si possible couronnée d’élections libres et démocratiques (comme en Afghanistan ou en Irak), est directement dirigée contre les réactions et affirmations de notre classe, comme les pillages que la presse bourgeoise a discrètement déplorés. Des pillages qui, même s’ils sont restés peu nombreux comme le soutient la presse bourgeoise, manifestent pratiquement les réactions de notre classe contre la propriété privée et situe le centre de l’affrontement prolétariat/bourgeoisie, là, dans les zones sinistrées, où aujourd’hui-même des stocks énormes de “secours”, de vivres, de médicaments, d’eau,… sont défendus par l’armée pour que les prolétaires ne se servent pas. Le contrôle de la paix sociale, voilà ce qui prime pour la bourgeoisie, voilà la raison de ce déploiement de forces contre le prolétariat. Voilà ce que la bourgeoisie et ses campagnes humanitaires veut éviter de montrer au monde: que ce sont nos frères de classe qui, là-bas, au travers des pillages montrent la voie à suivre ici!

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